Robert Louis Stevenson
Robert Louis Stevenson

Dessin effectué par son épouse Fanny Osbourne

Dessin de Fanny
Dessin de Fanny

Histoire de la Cadenette

Le 23 septembre 1878, aux abords de Pradelles, Stevenson observera sur son chemin de solitaire quelques femmes à califourchon dans un froid glacial et un couple de facteurs ruraux.

 

Pourquoi l'auberge de la mère Cadenette !

 

Je vais vous raconter la vraie histoire par Suzanne Deknudt,arrière petite fille de l'ancien aubergiste de l'époque.Elle dit elle même qu'il est bon de connaître ce qui a pu se passer autrefois. Les souvenirs font partie de la vie et qu' il ne faut pas que les souvenirs tombent dans l'oubli.

 

Son histoire

 

C'est l'histoire d'une de mes grands tantes soeur de mon grand père. Dans la famille Pradellaine, on l'appelait la tata vieille, car elle paraissait plus que son âge. Je l'ai hélas peu connue, elle nous a quittés en 1929 à l'âge de 70 ans. Elle avait plein d'écus d'or, nous disait-on, mais elle les avait bien gagnés, honnêtement . Je réalise maintenant tout le courage, la volonté tenace dont elle était porteuse à une époque ou le féminisme n'éxistait pas. Son visage marqué de rides, reflétait toutes les difficultés qu'elle avait dû affronter, Elle était colporteur de métier.

Le terme de colporteur date de 1533, marchand ambulant qui vendait de porte à porte, mais qui transmettait verbalement aussi,( répétait, divulguait, propageait des nouvelles, des histoires......) d'où l'origine du colporter.

Avec une charrette attelée d'un cheval, elle allait par tous les temps, de ferme en ferme, sur le plateau de Pradelles et aux alentours vendre la présure pour les fromages et aussi , tout un tas de rubans, des voiles pour confectionner les coiffes, attacher les cheveux, les nattes, (des cadenettes) d'où son surnom, son sobriquet. Les gens l'appelaient la cadenette, son vrai nom ENJOLRAS. Son frère tenait la première auberge en entrant dans Pradelles ! Elle vivait derrière cette auberge, un logement attenant. Quand les gens du village parlaient d'elle, ils disaient, la Cadenette ! Qui ? La Cadenette de l'auberge ! d'où la facilité de dire ensuite l'auberge de la mère Cadenette.

Enjolras n'était en réalité que la soeur de l'arrière grand père de Suzanne Deknudt qui tenait l'auberge dans le village de Pradelles et son père avait 13 ans quand R.L.Stevenson est passé à Pradelles sur le GR 70.

Dans la réalité, cette auberge s'appelait Ecurie Arnaud Café-auberge, et souligne que c'était une batisse très imposante datant de 1859, et plusieurs générations de sa famille ont reçu les voyageurs, l'auberge avait été construite pour ça.

 

Une légende raconte que les lits clos ont été conçus pour se protéger des loups... Autrefois dans les villages et les fermes, les loups pénétraient dans les maisons et s'emparaient des nourrissons endormis dans leur berceau auprès du feu pour les emporter. C'est pourquoi les paysans pour la sauvegarde de leurs petits enfants, ils les enfermaient dans les lits clos et barraient les portes avant d'aller aux champs.
Chez nous le lit clos reste de rigueur par endroit en souvenir de cette ancienne époque

Ils ont été refait au même endroit des anciens lits dans une pièce qu'on appelait  à l'époque de cadenette, la chambre noire . C'était l'endroit ou dormait les domestiques de l'auberge.

Victorine, la soeur de Cadenette sur le pas de sa porte derrière l'auberge

Lits anciens de l'époque

Les domestiques s'endormaient dans les lits clos avec pour chauffage, la chaleur des animaux en dessous de cette pièce . Pour accéder à cette chambre sans fenêtre ni  porte , il fallait traverser une grange ou était remisé le foin, la paille et le grain des animaux.

Je pense que tous les campagnes ont des points en commun. Je ne suis pas de cette époque et pourtant dans ma Haute Saône natale, je me souviens enfant que je devais traverser deux greniers dont un sans fenêtre ni porte aussi, pour accéder à cette chambre qui se trouvait tout au fond. J'avais une lampe de poche pour m'éclairer. Le foin , la paille servaient d'isolant du côté d'un mur et sous le sol  en  plancher . Pour seul chauffage, une bouillotte en brique, elle était emballée dans un chiffon ou du papier journal et comme couverture, un énorme édredon en plume d'oie. (soupir) C'était le bon temps et nous n'étions pas malheureux.

Nos lits de maintenant, toujours dans la même pièce

Traduction